Olivier Sorel Peintre, Poete, Ecrivain.......
SKUNS
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Ils sont là !
Je les sens…puants de tout l’horreur de cette saleté atomique…
Ils sont derrière les murs… Leurs doigts bouffés de cancers, de pustules grattent la porte….Ils sont là… En quête d’amour…la gueule emportée par les radiations…
LES SKUNS !
Des caricatures d’hommes tordus, déformées, bouffées…
Caricatures d’un monde qui se voulait organisées jusqu’au suicide du plus grand nombre.
Moi je suis resté
A quoi bon s’organiser ?
Y a plus d’espoir……
Les cons se mettent en bandes pour mieux se foutre sur la tronche… Une fois leur a pas suffi !
Zut !
Les barres de protection se fendillent ….
Ils vont rentrer…. Me déchiqueter de leurs infâmes caresses
Moi j’ai pas fui… A quoi bon ?
L’ héro….la seringue jusqu’à crever….J’ai des réserves
Cette fois j’ai enfilé trois pompes d’un coup !
Et rien
Seulement leurs grattements sournois qui vibrent comme des orgues dans mon crâne lessivé…
La première barre a lâché !
Une patte noire se glisse dans la brèche. Je vois deux phalanges jaunâtres…là où la peau manque…
J’ai une arme
Je ne tirerai pas…
Pourquoi ?
Les skuns sont là !
Et pas là……..
​
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Ils ne peuvent rien… Je délire…Ils ne peuvent pas m’atteindre…Je leur pisse à la gueule….
Ma tête enfle…
La porte éclate…
Ils se répandent dans la pièce, marée de pourriture désarticulée…
Hors de mon délire !
Ils sont hors de mon délire… Non !
Mon œil… une monstrueuse tumeur aux griffes de panthère vient de m’arracher l’œil !
Non… Ils ne peuvent pas…non !
Les deux agents des forces de régulation firent sauter la porte à la grenade. On leur avait signalé un junk isolé…
Pas beau, ça …stocker la poudre pour soi tout seul….
Pas de bol ! le mec est naze, couché sur son lit…un œil éclaté !
Son bras percé comme un gruyère pend lamentablement.
Et pas un gramme de blanche !
22/11/84