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Les Mites de l’Histoire

Ou

Les façons d’appréhender le passé de l’Homme

Histoires, Mythes…Qui prévaut ? Que faut-il croire ?

              Le  problème est il de croire ?

Le Mythe découle-t-il de l’Histoire ou inversement ? Le Mythe n’égare –t-il pas les jeunes cervelles alors que l’Histoire les forme ?   

                A  voir….Histoire, Ethnologie …sciences ?  A  voir……

              Élève médiocre, promis à la carrière, dévalorisée à l’époque de Boueux, autrement dit éboueur, par mon dernier instituteur, je ne faisais pas preuve d’un engouement forcené pour la scolarité ? Le  Concordat avait supprimé tardivement la tutelle des curés dans l’Ouest de la France  et les curés restaient très présents dans les petits lycées. Bénéficiant de l’autorisation hebdomadaire d’aller me confesser le vendredi j’échappai ainsi à la très régulière Dictée acquérant par la même cette déplorable Orthographe….Mais ce ne fut pas la seule incidence.

      Élève problématique j’avais appris à lire en deux mois et m’ennuyait passablement ayant lu mes manuels quinze jours avant la rentrée. On me reconnut cependant des 

capacités en Histoire. L’époque, inspirée par Freinet , était aux conférences d’ élèves ; j’ exposai donc sur Richelieu, Vercingétorix et autres Jeanne d’ Arc. Il  faut reconnaître  que l’Histoire à la Michelet  me passionnait. Nos pédagogues racontaient les faits et gestes des grands personnages à la façon des frères Grimm et captivaient l’imagination.  Les incohérences de ce système ne nous apparaissaient pas ; Qu’il y ait deux pages sur Lyautey ou Hoche et une ligne sur le siège de Paris en 1871 nous importait peu. J’ai d’ ailleurs longtemps cru que les assiégeants étaient Prussiens. Les leçons d’Histoire étaient des moments de récompense et la parole descendait du Maitre.

     Parallèlement j’adorais le Cathé car il portait aussi sur de belles histoires. Évidemment , le Nouveau testament, c’était pas folle dingue. Quelques miracles, deux nanas et le tout raconté 4 fois de suite par 4 types différents !  …...

      Mais l’Ancien !   Alors là !!!  Des morts, des exploits, de la magie, du cul ! le  Pied !

       Le Coran m’a moins passionné.

      En fait, sans le savoir, c’ était surtout les histoires que j’ aimais .

       En 1973 mon prof d’Histoire m’inscrivit à un concours organisé par les Archives départementales.

  Le Sujet : A partir des documents mis à votre disposition rédigez une fiction de 15 pages s’appuyant sur la réalité sociale des Faïenciers rouennais   au 16 éme siècle.

Le résultat fut peu probant. Ma conception de l’ Histoire prenait un coup de pied dans le fondement. Raconter la vie de Duguesclin ou la prise de la Bastille…ok !   mais m’aventurer dans l’Histoire des faits sociaux…Basta ! Pas formé pour ça !

         En 73 débuta aussi pour moi une fréquentation germano scolaire qui m’amena durant un mois et demi durant 3 ans à fréquenter un Gymnasium de la région de Hamburg.. L’obligation minimale, ces séjours se déroulant sur nos vacances scolaires, était d’assister aux cours de Littérature Française et à une autre matière de notre choix. Je choisis donc l’Histoire et là….

…..Habitué en France à un enseignement centré sur notre hexagonal centre du monde d’ où émanent les rayons d’une connaissance qui éclaire toute l’Humanité, je découvris l’ Histoire comparée autrement dit le relativisme lié à la comparaison de sociétés différentes à des moments chronologiquement identiques. Nous n’étions plus le centre du monde. Je découvris la géopolitique qu’on enseigne parfois, mais tardivement, chez nous.

        En 77, je relus  l’Histoire de France sous ces angles et devint nettement plus critique.  Ce mode de lecture m’amena à aborder des études plus structurales comme le Marxisme…Ce fut un révélateur. Si l’Histoire est un mythe alors que sont ces Mythes qui font l’ Histoire ?  Marx ausculte savamment les mécanismes sociaux qui font progresser l’Histoire mais sa dialectique n’ a qu’ un sens. Pour les structuraux le fait historique crée le Mythe. Napoléon crée le Mythe de l’Etat souverain (Hegel). Mais on peut retourner cette idée. C’est la recherche de l’Etat absolu , la recherche du père nourricier qui donne un costume au mythe et motive l’ Histoire. Et ça marche….Victor Hugo qui a refusé tout les pouvoirs absolus a fait l’Apologie de Napoléon l’associant à lui-même dans ce fameux : «  Ce  siècle avait deux ans…. « 

Le Mythe est un besoin profond qui pousse les Hommes à se forger des Histoires.

             Je ne reviendrai plus trop sur l’illusion historique. Elle n’est pas si vieille  et n’émane en général que d’ un besoin de la politique. César a multiplié les galères en baie de Vannes entre le début et la fin de son récit de cette victoire qui fut en fait une défaite sur mer afin de cacher son incompétence au Sénat. Est il encore raisonnable de croire à des conneries du style «  autrefois  la France s’appelait la Gaule » Déjà il faudrait se demander pour qui. Les tribus s’ignoraient les unes les autres et les limites continentales des Gaulois dépassaient l’Hexagone.  L’homme qui relia ces tribus s’appelait Ver Cinn cedo righ ( le chef aux cent vallées ) et non pas Vercingétorix.

       Duguesclin fut un grand connétable Français qui par sa ruse contribua à chasser l’ Anglois hors de France. Mon œil ! mercenaire Breton ayant trahi sa patrie il continue sa carrière en jouant un rôle trouble pour le compte du roi de France , entre autre avec l’ aide des Anglais, dans la succession au trône d’ Espagne et ceux pour prendre en tenaille les comtés du pays d’ Oc.

   J’ose à peine évoquer cette bergère naïve qui, en ligne directe avec Dieu, serait devenue un foudre de guerre capable de s’ adjoindre les pires renégats comme le sieur Gilles de Rai tout en conservant sa virginité.

                    Non l’Histoire n’est pas raisonnable. Chassons ses mites !

Cette Histoire est récente, héritée du besoin jacobin de cimenter une Nation à partir de peuples issus de cultures, de civilisations n’ayant que peu de point communs. Longtemps réservée à l’Histoire des grandes familles elle a évolué avec St . Simon vers un regard plus global sur le microcosme qu’elles formaient. Il fallut ensuite en faire un Tout digérable. Le Romantisme donna un grand coup de main mais avec quel ridicule !

              Dumas, auteur que j’adore par ailleurs, nous décrit un Charles 1ier martyr conduit au billot dans « 20 ans après » puis nous en dit pis que pendre ensuite dans «  le Vicomte de Bragelonne » Les besoins du récit….

       Eugène Sue  tenta, dans ses mystères du Peuple une approche plus globale où l’on sent l’ influence du socialisme utopique mais il s’ embourba dans un duel Germano -Celte qui noya cet embryon d’ approche structurale.

         Michelet conclut le débat en proposant une Histoire définitivement  séparée de la Littérature et qui continue d’orner notre Enseignement mais fait de la France un modèle Bisounours de grandeur universelle.  

                              L’ Histoire comparée est plus riche. Elle ouvre la réflexion. Pourquoi des événements, des croyances identiques trouvent elles écho dans des civilisations, ou pas, à des moments similaires ?

      Quels événements ont pu déterminer des évolutions différentes aux mêmes moments clé ? Quelles interactions se sont alors produites ?

         Nous n’en sommes plus à l’événement mais à la réflexion globale. Marx s’est engouffré dans cette voie et nous offre une vision sociologique cohérente mais limitée dans son champ car elle est soit un constat, soit elle est une ouverture politique. Elle est en fait un constat sociologique ouvert vers des suggestions politiques.

                                       Si on part du principe qu’on peut regarder les moteurs qui animent les structures et non plus seulement les gens et les événements on peut alors regarder le Passé sous des angles nouveaux, géophysiques, ,géopolitiques et surtout Ethno - psychologiques. C’est là que nous retrouvons leMythe .

                         Qu’est ce que le mythe ?

      Avant toute chose éclaircissons certains points de Vocabulaire. Souvent en parlant de Mythes on parle en fait de Légendes ou de contes.   Ne mélangeons pas tout !

         Le conte est un récit plus ou moins onirique qui s’appuie ou ne s’appuie pas sur un imaginaire afin d’ édicter une morale. A  titre d’exemple j’opposerais les contes et les fables de La Fontaine.  Le conte repose sur une maxime, qu’on veut faire passer dans un ordre  social donné.

         La Légende est souvent un bruit qui court pour relater ou tenter d’expliquer un ou des faits dont on ne connait pas les réels fondements. On utilise alors le merveilleux pour expliquer . Or le merveilleux découle des archétypes inconscients des individus ou des sociétés. La légende est nourrie par le Mythe Mais les deux restent dissociés. Une légende se rattache à un Mythe mais un Mythe peut nourrir plusieurs légendes. La Légende d’ Arthur s’inscrit dans le Mythe Arthurien qui lui repose sur un fantasme de sociétés. Lancelot et Genièvre sont des répliques cousines de Tristan et Yseut dans le même Mythe du roi trompé et du couple impossible. Le Mythe ressemble à une caverne, sans trop de rapport avec celle de Platon, où circulent, pulsent et s’accouplent les fantasmes de l’ Humanité depuis l’ aube des temps. : Le Mythe de la submersion et celui proche de l’ inceste, le Mythe de la Nature Reine , le Mythe du peuple réuni….et j’ en passe

          Bref ce que Jung appelait l’Inconscient  collectif quoique je me garderais bien de tirer comme lui la conclusion que ce socle commun serait Dieu ? Lui même Mythe du Père….Il s’ agit quand même de l’ idée d’ une conscience commune oubliée qui rejaillit derrière toutes les angoisses sociétales. Une Catharsis collective.

           Le Mythe du roi dormant qui doit revenir un jour sauver le monde Celtique n’est pas si loin du Mythe de l’Homme providentiel. De  de Gaulle à Arthur il n’ y a que les siècles.

    Le Mythe et son étude sont une façon d’approcher le fondement des civilisations sans s’attarder au détail  Car quel sont les intérêts des civilisations : le pourquoi ou le comment ?

            Si le Mythe est un grenier collectif, il n’est pas utilisé de la même manière selon les civilisations ou les sociétés. La référence qui vient le plus vite à l’esprit , hélas, reste celle de la civilisation gréco romaine , en fait on devrait dire Grecque . Les romains n’ont fait que reprendre les Mythes des autres. Leur structuration sociale Etatique, presque « Laïque » a tué les Mythes notamment en les fixant par l’ Ecrit. Les romains auraient prédominé grâce à cela sur les barbares. En fait ce sont eux qui les ont vaincus souvent , de Brennus aux Vandales. Leur absence de Sacré  a permis l’ effondrement de leur société ne laissant qu’ une structure administrative facile à reprendre pour les penseurs à court terme de l’ Eglise de Rome.

             Revenons aux civilisations du bassin Méditerranéen, Leurs mythologies sont intéressantes car elles soudent un socle, dépassent la médiocrité spirituelle des romains et nourrissent le fantasme hébraïque ; et disparaissent comme la Mythologie Mésopotamienne qui elle est confrontée à une culture arrivée du Harz, les Cimbres, premiers Celtes à avoir migré vers le Sud Est.

    Il n’en demeure pas moins que c’est là qu’apparait le premier récit de Submersion, celle de Babylone. Selon les Chrétiens c’est une punition. Notons au passage un fait important. Les crimes reprochés sont liés à la sexualité.

      Dans la Légende de Gilghamesh le Héros retrouve la parole perdue mais ne peut la transmettre car il commet l’erreur d’épouser sa mère ou sa sœur selon les versions. On retrouve ce Mythe dans beaucoup de traditions africaines qui restent de tradition orale.

    Dans ces légendes on retrouve les Mythes fondamentaux : la purification par l’eau, l’inceste.

  Peut être pensez vous que je m’éloigne du sujet. Que nenni.

Nous n’avons que peu de trace de ces périodes perdues. La submersion de Babylone n’existe que dans la légende. Ceci dit la fertilité des terres sur les lieux où cela se serait déroulé est fort connue.

     La submersion du monde selon la Bible reste indéterminée dans le temps. Ceci dit les submersions sont partout dans le Mythe avec des modèles symboliques plus ou moins critiquables. (Mais le Mythe se fout des critiques.) : l’Atlantide, siège des technologies perdues, Mu siège de  la richesse spirituelle, Thulé lieu de naissance des essences pures (hélas repris par les Nazis pour en faire le siège de la race pure)

        La submersion et le Mythe en général ont fourni le blé de greniers plus ou moins faisandés. La submersion chrétienne s’apparente à la purification par l’eau. Mon œil !

         Nous savons tous qu’en symbolique l’eau n’a aucune valeur purificatrice à elle seule. Elle pourrit les corps, les désagrège et les renvoie vers la terre. L’émergence du mont Ararat est le symbole du retour à l’assèchement et par la même le retour à une nouvelle société justifiée par la volonté de Yahvé. L ‘assèchement c’est le Feu  et il va donner au « peuple élu » la justification divine du pouvoir. C’est la structuration d’ un Etat pyramidal qui n’ aura d’ autre identité que la religion. C’est sur cette interprétation du Mythe que les sociétés méditerranéennes s’établirent.

          Voyons maintenant du côté Celte

          Chez eux, la submersion est presque le Mythe fondamental mais son objet n’est pas lié à une « clarification » de la situation  C’est plutôt un passage incontournable. La submersion est liée à leur émigration du Harz liée à l’assèchement des terres. L’eau étant la vie, la vie étant tarie, ils migrèrent sur mer vers le Nord du Jutland (hormis les Cimbres). Là cette terre marécageuse tourbeuse mais fertile les confronta à des assauts furieux des raz de marée. Strabon décrit des remparts d’hommes armés de boucliers de peau affrontant en lignes  sans aucune peur l’Eau pour la repousser. Pour les Celtes l’eau n’est pas une purification mais une fécondation. D’ ailleurs l’eau ne peut le détruire puisqu’ il vient d’elle.  La réalité décrite par le Mythe Celtique est découpée en univers voisins où l’on passe sans mourir. Il y a le monde de l’air, celui du haut, celui du bas. La limite est souvent la surface de l’Eau. Comment  s’en étonner au regard des raisons géophysiques qui ont présidé à leurs migrations successives ? Ces raisons ne peuvent qu’ancrer un peu plus dans leur Histoire  les points  psychanalytiques qui cernent, au travers du Mythe, un peuple ou la recherche sacrée de l’Origine l’a toujours emporté sur la chronologie et la socialisation structurée.

        L’Origine de la vie est dans l’Eau. L’Homme vit dans l’eau, le liquide ammiotique, avant de naître En Gaëlique le même mot définit la mer et la mère génitrice : Mar ou Mor. Ce Mythe va donc imprégner profondément la Culture Celte et orienter sa société. Par  exemple la femme a un rôle majeur dans l’administration ou l’organisation religionnelle.  Si elle a des enfants ce sont des « Oncles » qui les élèveront  lui laissant sa Liberté de geste.

Mais le Mythe va plus loin. L’Objectif du guerrier celte c’est le retour à l’Eau. Lorsque Gradlon roi de la cité d’en haut de la ville d’ Ys sent son pouvoir faiblir face aux attaques franques ou chrétiennes selon les versions de la Légende, il remet à sa fille Dahu les clés de la cité pour lui permettre d’ouvrir les portes de la cité d’en bas où elle s’était réfugiée afin de sauver la Culture de son monde et permettre la submersion. Il existe un lien plus que filial entre ce père et sa fille. La clé donnée par le père…..

          Pourquoi Galaad ou Perceval selon les époques, doit il mourir après avoir trouvé le Graal ? Tout simplement car dans le Mythe Celte primaire le Graal n’est pas un calice mais une femme, la fille du roi  pêcheur Péllés, isolée sur une île au milieu des eaux. Selon les versions elle serait sa sœur ou sa mère.

        Qu’est ce que le Graal, en fait ?  Un calice ayant contenu le sang du Christ selon les Chrétiens. Mais le Mythe du Graal existait bien avant eux. C’est l’avantage du Mythe. Il est intemporel.

Les premières images du Graal sont féminines.  Revenons à Galaad. Il trouve le Graal sur une île. Notons la symbolique du lieu entre terre et mer, au milieu de l’eau. Il l’aime , en entrant en elle il entre dans cette matrice dont il vient. Il a franchi le tabou de l’Inceste, le but Celte et il en meurt car ce lieu de passage est impossible entre les niveaux de réalité.

Dans tous ces exemples  on voit la dépendance d’une civilisation à un mode de réflexion  où le Mythe l’emporte sur la structuration La quête de ce peuple passe par celle de ses individus. Aucun des chevaliers de la table ronde n’a de rôle sociétal structurant.. Chacun d’entre eux mène sa propre quête entre les paliers divers des réalités Celtes. Pour nous cette société serait anarchique. Cependant Kamelott  est le symbole d’une harmonie constituée par ces individualités. César  et Tite Live diront : «  Le Gaulois est capable de refuser du jour au lendemain les allégeances qu’il a acceptées… » Peut être justement parce qu’il s’agit d’une société sans notion classique du Pouvoir. Cette société civile n’a pas de roi à sa tête. Arthur roi est apparu avec Chrétien de Troyes. La société civile et religieuse est souvent gérée par les femmes, on l’a vu, l’éducation par les hommes et l’ autorité militaire par des Brans désignés lors des conflits et qui revenaient à leurs tâches premières les hostilités terminées. Le personnage d’Arthur n’est probablement qu’une synthèse de plusieurs Bren qui ont marqué les esprits au fil de l’ Histoire Celte et qui sont rentrés dans le mythe du rassembleur à l’ instar de Conor et ses compagnons de la branche rouge en Ulster ou de Cohoulinn, le héros aux métamorphoses de l’ Antiquité pré gaélique. En fait c’est peu important de le savoir. Ce qui compte c’est la synthèse en elle-même qui constitue le cycle du Graal et les autres cycles.  Cette synthèse qui exprime un Mythe et lui donne le costume sociètal du moment.

         Le Mythe  est intemporel. Que l’on prenne le chaudron de Gwynedd en Irlande qui déborde et noie le village (selon Taliesen) ou la submersion d’Ys il s’agit du même récit, des mêmes fantasmes à quelques siècles d’écart. Le costume social seul évolue. L’Histoire, elle, fixe définitivement un moment sans lui donner sa dimension sacrée.Elle permet juste d’instaurer des interprétations présentes pour en tirer des conclusions définitives. De là à en arriver au dogme il n’y a pas loin.

        Les romains, dépourvus de sens du sacré, instaurèrent unEtat structuré, indépendant du religieux. Le retour de bâton c’est que cette mise en place permit à l’ Eglise chrétienne de reprendre le modèle. Que sait- on de la philosophie romaine ? peu de chose !

        Les Celtes, dépourvus d’Histoire et de Chronologie, nous  laissent à l’inverse une philosophie riche dans laquelle la Nature est un axe majeur régulé par des équilibres. Le Spi, plus connu sous le nom de Triskell, en est le symbole. Il lie en spirales  trois éléments fondamentaux : eau, air, feu  Remarquons au passage que la terre n’existe pas. Elle ne peut exister car elle n’est que l’objet qui subi ces régulations des éléments. En fait elle est aussi bien  l’Homme que le milieu qui le nourrit.

Avant de clore cet exposé, il me semble nécessaire d’éclaircir un point. Si l’Histoire peut dériver vers la religion, le Mythe ne court pas ce risque. Informel, inconscient, il échappe à la formalisation. C’est la religion qui est imprégnée du Mythe sans s’en rendre compte et ce sont les écarts que la religion fait par rapport à ces Mythes qui l’ont poussée à émerger qui éloignent les fidèles quand ils ne trouvent plus de réponse en elle à leur besoin viscéral.

             Les tentatives de restauration du druidisme par exemple existent. Ce sont des phénomènes mineurs qui disparaitront car le Druidisme ne correspond pas aux costumes Mythiques de notre époque. Le mythe de la Nature mère investit plus facilement les délires des écologistes fleur bleues ou plus généralement les angoisses de fin du monde colportées dans les messages d’alerte des scientifiques. Le Mythe actuel c’est plus le «  jour d’ après » que « Panoramix est de retour ».

 

                                                                                                    Olivier Sorel

                                                                                         Le 15/08/10

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