Olivier Sorel Peintre, Poete, Ecrivain.......
20 – 19 – 18….
En trois minutes, j’ai déjà pris vingt berges… Tant pis !
J’irai jusqu’au bout du jeu… sinon…Sylvani en rigolerait trop ! Je ne veux pas ressembler à cette courge de Scolla, rouge comme un gigot suant son sang sur l’étal.
17 – 16 – 15 – 14…
Sylvani se marre… En principe il gagne toujours. Combien de fois déjà ?
Et merde ! Il y a une fin à tout !
Quand je suis rentré dans ces putains de forces autonomes de Police, il s’était payé ma gueule d’emblée…
Scolla tremble comme une chiffe…il va crever d’un infar…ce con !
13 – 12 – 11 – 10 …
« L’ avorton » qu’il ma surnommé. J’ai pas besoin d’un profil d’armoire pour chier des bulles moi !
Merde je transpire aussi…il faut que je continue de fixer Sylvani… sinon…
Il m’énerve avec son air protecteur, ce con ! Si au moins il parlait…
9 – 8 – 7 ……
Non !
C’est Scolla qui a hurlé….ses billes tournent hallucinées dans ses orbitres nous regardant, l’un…puis l’autre… Il balbutie des conneries… Sûr ! Il va s’en tirer.
J’ai le dos trempé.
Fixer les yeux de Sylvani…
Merde ! C’est bien une goutte de sueur qui lui dévale le front !
6 …
Ca y est ! Scolla a craqué ! Il est parti en courant…
Plus que moi et Sylvani… Sylvani face à moi dans la casemate … et ce tas de doses blanches… entre nous …sur la table… avec la grenade dégoupillée…
5 – 4…
Sylvani agite les doigts… il parle…il me traite de merdeux…
Il ne pensait pas que j’irais jusque là.
Du courage ! Mon cul ! Juste l’envie, le trou…aller jusqu’au bout de …moi
Ou crever…
3 …
Ca y est !
Sylvani s’est jeté sur la porte !
Il est dehors ! J’en reviens pas…
Je rafle les doses…j’ai gagné..j’urge vers la sortie….
Je plonge vers le Talus….
2 - 1 – 0
La détonation me percute le crâne… c’est mon TE DEUM à moi…
« J’suis un Homme » … « Mort ! »
Pourtant j’avais bien entendu le claquement de la Sten qu’on arme…
Sylvani n’a jamais perdu…
Rouen le 25/03/84